Pour une fois, je ne vais pas vous parler d'un film sorti il y a au moins une décennie, ce qui est presque la règle sur ce blog vous en conviendrez, mais bien d'un film qui est encore en salle actuellement ! Incroyable, n'est-ce pas ? Sorti le 25 septembre dernier, "Rush", puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un film que j'ai connu de manière assez originale. Je n'ai pas vu une seule bande-annonce, je n'ai pas lu une seule critique et je n'en ai même pas entendu parler dans des magazines et autres médias "de masse"... Non, j'en ai juste lu beaucoup de bien via Twitter et ses 140 caractères, et ce à de très nombreuses reprises. C'est ce bouche à oreille 2.0 qui m'a décidé à me bouger jusqu'au cinéma le plus proche et à aller le voir à la séance de 22h50 ce samedi. J'avais tout de même lu rapidement le pitch pour savoir où je m'étais les pieds. Le plus drôle, c'est que j'y suis allé sans savoir qui étaient les acteurs ou même l'équipe technique et c'est à la fin du film, au moment du générique que j'ai vu apparaître le nom du réalisateur !... Mieux vaut tard que jamais...
Alors, pour vous cher lecteur (oui, je n'ai qu'un lecteur, alors je le chouchoute et je le vouvoie, à moins que tu préfères que je te tututes, tu me diras ça ^^), je vais remettre les choses dans l'ordre et vous donnez les informations "essentielles" à la visualisation de ce film : le réalisateur n'est autre que Ron Howard (mais si, le gars qui jouait Richie Cunningham dans la série "Happy Days" et qui a fini par réaliser quelques perles comme "Willow", "Cocoon" ou bien encore "Apollo 13" ou "Un homme d'exception" mais aussi quelques bouses comme "Le Grinch", "Da Vinci Code" ou bien "Anges et démons", on peut dire qu'il alterne le bon et le moins bon...), accompagné au scénario d'un Peter Morgan au mieux de sa forme (déjà à la plume pour "Au delà" et "360" entre autres). Pour conclure avec les poids lourds de l'équipe, sachez qu'on retrouve, comme compositeur, un débutant du nom de Hans Zimmer (je ne vous fais pas l'affront de le présenter : "Gladiator", "Inception", les "Batman" de Nolan, et bien d'autres). Côté casting, on trouve Chris Hemsworth ("Thor" ou bien encore "Avengers") et Daniel Brühl ("Good bye, Lenin !" et "Joyeux Noël") dans les rôles principaux, respectivement James Hunt et Niki Lauda, entourés d'Olivia Wilde (la charmante "Numéro 13 dans la série "House") et d'Alexandra Maria Lara ("La chute" ou "L'affaire Farewell"), jouant les rôles des épouses des deux pilotes. Voilà, vous savez déjà grosso-modo où vous allez mettre les pieds, et je vous rassure tout de suite, c'est du bon !
Pour moi, les meilleures histoires sont celles de rivalités. Je prendrais pour exemple l'excellent "Capeta" (animé japonais retraçant l'histoire d'un jeune coureur automobile qui part à la poursuite de son rival en kart, formule 3000, etc. jusqu'à la F1) ou bien encore le génial manga "Hikaru no go" (manga et animé contant l'histoire d'Hikaru, hanté par un champion de Go du nom de Saï, qui va poursuivre son rival Akira tout au long des 23 tomes de ce manga que je vous recommande chaudement). Et avec "Rush", vous êtes en plein dedans sauf qu'il s'agit d'une histoire vraie qui s'est déroulée dans le milieu de la Formule 1 au début/milieu des années 70 ! Magistralement filmé et conté, le duel entre Niki Lauda le technicien sérieux et James Hunt la tête brûlée s'avère des plus intéressant à suivre sur l'écran géant. Tout commence comme une simple rivalité de deux jeunes pilotes de Formule 3000 qui finira en passes d'armes d'anthologie dans le monde de la F1, le tout émaillé de l'effroyable accident qui interviendra au milieu de la saison 1976. Cette histoire est presque universel, montrant comment la rivalité de deux hommes, qui s'apprécient malgré tout, permet de les pousser dans leurs derniers retranchements ! Lauda le dit d'ailleurs dans le film et dans la bande-annonce : "Si je reviens, c'est à cause de toi".
Comme déjà dit, le film est très bien filmé/monté et les passages embarqués en F1 sont impressionnants, et plus particulièrement les passages de course sous la pluie où l'on se rend compte que les pilotes sont de vrais inconscients puisque la visibilité est plus que réduite ! De même pour les passages de la vie "courante", forcément moins spectaculaires, quoique, et qui sont montés de façon à avoir le point de vue des deux principaux protagonistes, ce qui permet de ne pas focaliser sur l'un ou l'autre, créant ainsi de l'empathie pour les deux coureurs. Ces derniers prennent d'ailleurs la parole à tour de rôle en voix-off afin d'accentuer encore plus le côté documentaire de ce film. Je retiendrais également la performance des acteurs, et plus particulièrement celle de Daniel Brühl qui crève l'écran dans son rôle de Lauda, perfectionniste et méthodique. D'autant plus que la ressemblance physique entre les acteurs et les personnages réels est assez bluffante (au moins pour les quatre personnages principaux : Lauda, Hunt, et leurs femmes). La musique de Hans Zimmer est parfaitement synchrone avec le propos et reste bien dans la tête (le thème principal est celui que l'on entend dans la bande-annonce).
Les acteurs à côté des vrais personnages, y'a quand même quelque chose, non ?
Il y a quelque chose qui rend ce film touchant, prenant, émouvant, et qui fait qu'on reste scotché pendant 2 heures à notre "siège baquet" de cinéma alors même qu'on connait cette histoire, de loin pour moi il est vrai (et cela doit être le cas d'une majorité de trentenaires de mon espèce). Le vrai Niki Lauda a d'ailleurs affirmé lors d'une interview que le film était très proche de la réalité et que le travail fait par Brühl était bluffant notamment au niveau des mimiques et de la démarche (il aurait même affirmé lors de la première vision du film : "Merde, mais c'est moi" ^^). La rivalité entre le perfectionniste Lauda et Hunt le playboy qui a brûlé sa vie par les deux bouts illumine la toile et on ne voit pas le temps passer. Je me suis même pris à chercher des informations sur cette saison de Formule 1 '76 en sortant du cinéma alors qu'il était 1 heure du mat', c'est vous dire ! J'ai déjà précommandé mon Blu-Ray et je n'ai pas grand chose à ajouter à tout cela si ce n'est : "Allez voir ce film, bordel de m*rde !" ^^
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/me connaissait la rivalité Mansell/Piquet, Prost/Senna, Schumacher/Hakkinen, mais pas Lauda/Hunt, voilà qui est réparé !
Billet posté le 8 octobre 2013