Que pourrais-je dire sur
RDR (le dernier R étant pour Redemption
et non pas pour Revolver, dont je vous ai déjà parlé ici il y a quelques
temps) qui n'ait déjà été dit un peu partout sur le net ? En effet, le
jeu est disponible depuis maintenant plus de trois mois, les tests et
autres critiques ont déboulé sur le net à la vitesse de l'éclair et vous
devez sans doute déjà avoir fini le jeu ou alors vous ne vous y êtes
pas tenté parce que vous pensez qu'un GTA au far-west, ce n'est
définitivement pas pour vous. Histoire de vous faire partager cette
histoire et ce jeu et peut-être vous faire changer d'avis, je vais me
lancer dans une critique d'une autre forme et vous contez l'histoire et
le jeu à travers les yeux et la plume de Marston, le "héros" du RDR.
Je m'appelle
John Marston, ancien membre d'un gang de doux
rêveurs qui pensaient que la révolution pouvait passer par la
redistribution des butins acquis lors de nos différents casses. Après
une mésaventure où mes compagnons me laissèrent à l'agonie, je décidais
de tourner la page et de me ranger. J'ai alors
acheté un ranch près de la ville de Blackwater, au nord-est, pour élever mon fils, John Junior mais on l'appelle
Jack, avec ma femme
Abigail
(qui a elle aussi eu une vie d'errance et de bohème puisqu'elle suivait
notre bande et était une fille un peu facile, pour ne pas dire autre
chose, ce qui ne m'a pas empêché de l'aimer et de l'épouser). Mais
voilà, on ne peut se ranger aussi facilement surtout quand l'ardoise que
l'on a est aussi chargée que la mienne...
Edgar Ross, un homme
de main du gouvernement faisant parti d'un bureau fédéral sans nom mais
qui se trouve au-dessus de l'autorité des shérifs et même de l'armée,
m'a proposé de travailler pour lui afin de capturer les anciens membres
de la bande de
Dutch van der Linde, MA bande. Bien évidemment,
j'ai refusé... et bien évidemment, il ne s'est pas contenté d'un simple
refus. Il a fait kidnappé ma femme et mon fils et ils ne seront libérés
que lorsque j'aurais effectué ses bases besognes... Je me demande qui,
entre lui et moi, est le pire... Enfin passons et continuons ce récit.
Ross m'a fait embarqué dans un train en direction d'
Amardillo afin que j'aille m'occuper du cas de
Bill Williamson.
Ce bon vieux Bill, qui n'a pas inventé l'eau froide et c'est peu de le
dire, s'est mis à la tête d'une nouvelle bande et il terrorise les
habitants d'Amardillo et des alentours. Il s'est réfugié dans un ancien
fort de l'armée, le
Fort Mercer, et l'en déloger risque de ne pas
être une partie de plaisir. Mon contact à Armadillo me conduit donc à
Fort Mercer mais me laisse seul à quelques encablures afin de ne pas se
faire trouer la peau, je le comprends le bougre, Bill est loin de faire
dans
la dentelle et je vais l'apprendre à nouveau à mes dépends. Ma
rencontre avec Bill est aussi brève que brutale et s'achève avec un John
Marston gisant sur le sol avec du plomb dans le buffet... J'avais
pourtant opté pour une approche certes directe mais quelque peu subtile
en demandant à Bill de se rendre. Apparemment, je n'ai pas su être très
convaincant. Heureusement pour moi, un chariot passant par là m'a
récupéré. La conductrice,
Bonnie MacFarlane, possède un ranch
avec son père, ranch qui ferait rêver n'importe quel cowboy débutant,
moi y compris. Bonnie m'a donc ramené à son ranch et m'a soigné. Me
voilà frais et clinquant, prêt à repartir à l'assaut de Fort Mercer,
même si je pense opter pour une autre stratégie cette fois-ci. Pour
remercier Bonnie et son père, je les aide un peu au ranch : escorte de
vaches, captures de chevaux sauvages au lasso et domptage de ces
derniers via des rodéos dignes des concours "du meilleur cowboy",
patrouille dans le ranch des MacFarlane avec arrestation de banditos et
chasse aux lapins mangeurs de carottes et aux loups mangeurs de poules
et même sauvetage in extremis de chevaux (mais je n'en dirais pas plus).
Ne pouvant m'attarder plus longtemps au ranch, je décide de me remettre
en route afin de capturer Bill, avec l'espoir de revoir Abi et Jack
rapidement. Je remonte donc sur mon cheval, mais, avant de sortir de la
propriété du ranch, je m'arrête chez l'épicier pour faire le plein de
provisions en tout genre et pour acheter
une
petite tente qui me sera sans doute utile pour mes bivouacs nocturnes.
C'est quand même hallucinant de se dire qu'un ranch peut avoir sa propre
épicerie ! Alors que je m'apprête à sortir du domaine, un type
m'insulte et me provoque en duel... Je n'aime pas trop ça (les insultes
mais aussi les duels)... Je descends du cheval et me décide à
l'affronter à la loyale. Je me mets en position et je me concentre, car
je sais que la moindre erreur me sera sans doute fatale. Comme si
j'étais en transe ou je ne sais quoi, je vois l'action se dérouler au
ralenti. Je dégaine et je vise la main droite de ce fils de p*te dans le
but de le désarmer sans le tuer. Je tire et, avant même que l'autre
n'ait eu le temps de réagir, je le touche. Dégoûté et humilié, il repart
la queue entre les jambes comme un sale coyote. Je vais enfin pouvoir
continuer ma route vers Armadillo. Je me remets en selle et pars en
direction de mon destin.
Le soleil commence à être caché par des nuages de plus en plus gros, je
sens que le temps va se gâter. Et ça ne loupe pas. En effet, un orage
d'enfer se déchaîne et je n'ai pas mis mon grand imper'... rah. Je
profite quand même de ce déferlement d'eau pour chasser une biche qui
passait par là : un peu de plomb dans la tête
et
le tour est joué, il ne reste plus qu'à la dépecer pour récupérer son
cuir et sa viande. J'aurais préféré un cerf qui m'aurait permis de
récupérer également les bois, mais bon, on chasse ce qu'on trouve. Alors
que le temps semble enfin s'apaiser, je vois une jolie demoiselle en
tenue légère sur le bord de la route, à côté d'une diligence dont les
chevaux semblent mal en point. Je décide de m'arrêter pour l'aider et
voilà que quatre enfoirés me sautent sur le râble et me demandent de me
délester de mon cheval et de mon argent. Comme je n'aime pas trop me
faire détrousser par des petits voyous qui ne savent même pas tenir une
pétoire, je descends de mon cheval, je m'adosse à un rocher et je les
refroidis tour à tour. La donzelle, bien embêter de se retrouver ainsi
sans "défense", hurle qu'ils l'ont obligé de faire ça. Bah, qu'elle s'en
aille, elle n'avait peut-être pas le choix et puis elle n'utilisait pas
d'arme, soyons bon seigneur.
Armadilo se profile enfin au loin, il était temps, je commence à avoir
le cul tallé à force de chevaucher. Arrivant à peine dans la ville, une
prostituée, enfin je pense qu'elle pratique le plus vieux métier du
monde vu ses habits, se fait agresser par un type qui semble vouloir
profiter des charmes de la dame sans payer tout en étant
particulièrement éméché. Un coup de lasso sur le poivrot et on en parle
plus. Bon, c'est pas tout ça, mais il va me falloir un peu d'aide si je
veux réussir à déloger Bill de son nid d'aigle.
Peut-être
que le shérif pourra me filer un coup de main. Je pars en direction du
bureau du shérif qui fait aussi office de prison. Là, je tombe sur son
assistant un peu trop zélé et qui a sans doute encore beaucoup à
apprendre. Heureusement, le Marshal
Leigh Johnson arrive avant
que je ne m'énerve. Bien sûr, il ne veut pas m'aider mais serait heureux
que je le débarrasse de Williamson... Mais, coup du sort ou hasard
bienheureux, une attaque a lieu à quelques kilomètres de là et le shérif
a besoin de mon aide. Voilà qui me permettra sans doute de marchander
et d'obtenir quelques bénéfices par la suite. Le shérif et ses adjoints
ont entendu parler de moi, il semble que Ross m'ait déjà fait une petite
réputation, et ils ne vont pas arrêter de me gaver avec ça durant tout
le trajet. Heureusement, arrivé sur place, le gang qui traîne me
permettra de passer mes nerfs à coup de... six coups.
Voici donc un petit aperçu non exhaustif de ce que Red Dead
Redemption vous réserve. Alliez cela à un moteur graphique relativement
performant (il s'agit de celui de GTA4 un peu optimisé et n'affichant
plus des dizaines de bâtiments/véhicules/personnages en même temps) et
affichant des décors splendides, une jouabilité qui finalement s'avère
adaptée même s'il s'agit encore une fois de celle de GTA4 (le seul truc
qui peut choquer est le "radar", quelque peu anachronique), une histoire
aux petits oignons et tout un tas de missions annexes qui rendent le
jeu d'une richesse extrême, tellement riche qu'on passe le plus clair de
son temps à côté de la trame principale.
Mon seul regret, après avoir passé près de 30 heures dans cet univers
incroyable, est de ne pas trouver un intérêt à continuer l'aventure rien
que pour avoir le plaisir de retourner dans cette époque et ces décors
de rêves. Il faudrait sans doute que je me penche un petit peu sur le
multi, sans doute.
--
/me s'est pris pour un cowboy, et rien que pour ça, RDR est énorme.
Billet posté le 2 Septembre 2010