Présentation.
Phase5 était l'entreprise allemande à l'origine des cartes Blizzard, très réputées sur Amiga, mais aussi des cartes PowerUP Blizzard et Cyberstorm. bPlan est la nouvelle entreprise née des cendres de Phase5 et qui reprend le projet MorphOS. Cette compagnie comprend également d'anciens ingénieurs de chez Phase 5 dont Gerald Carda (ici en haut à gauche, avec la jolie chemise orange) et Ralph 'Laire' Schmidt (ici à gauche aussi, habillé à la men in black).
La conception de MorphOS débute en 1995 avec pour idée de faire migrer l'Amiga vers les PowerPC, et éventuellement le méta"morph"osé en un nouveau système d'exploitation qui inclurait une compatibilité avec les applications Amiga. Cela a quelque peu changé entre temps, il est devenu un OS moderne qui possède une compatibilité avec les applications existantes via le principe des boîtes d'émulation (les fameuses Sandbox à la MacOSX jusqu'à la version 10.3 qui permettait de lancer les applications MacOS 9 sans soucis).
Le commencement.
Toutefois, le projet continue chez Phase5 qui poursuit le développement de cette migration. Ceci aboutit en 1997 au lancement des cartes PowerUP à base de processeur 603e et 604e Risc et de 680x0. Les anciens logiciels Amiga fonctionnent toujours grâce au processeur 680x0 de la carte accélératrice, et certaines fonctions et applications peuvent se servir du PPC et des bibliothèques natives PPC.
Le but de l'équipe de développement change alors, ils ne veulent plus faire une amélioration de l'OS comme le sera l'AmigaOS 3.5 ou le 3.9, mais ils veulent faire un nouvel OS avec une compatibilité "Amiga" à travers la "A-Box". En 1999, le microkernel pour cet OS est déjà fonctionnel, ce qui permet alors d'envisager l'intégration de la boîte d'émulation Amiga. Ceci va être la base de la construction du nouvel OS.
Cependant Phase5 fait faillite en Février 2000, ceci malgré différentes tentatives d'accord avec quelques compagnies. Toutefois, une nouvelle entreprise du nom de bPlan est constituée (avec une bonne partie des membres de Phase5) et le projet est relancé. Désormais, il s'agit de faire un nouvel OS à part entière, sans aucun morceau du code source de l'AmigaOS original.
Avant d'arriver à la version 1.0 de MorphOS, des accords entre bPlan et Amiga Inc. avaient failli être signés, ce qui aurait alors fait de MorphOS le nouvel AmigaOS officiel, et le Pegasos serait devenu le nouvel Amiga officiel. Mais des tensions entre les différents acteurs ont rendu cela impossible. Cela a alors donné jour à la division que l'on connaît actuellement, avec d'un côté le Pegasos/MorphOS qui est un projet mûrement réfléchi et de l'autre, le projet AmigaOne/AmigaOS4.0 qui a été créé pour concurrencer le premier... Dommage. Toutefois, bPlan a signé un accord avec Amiga Inc. pour que le portage de l'AmigaDE (ou AmigaAnywhere) soit fait sur le Pegasos. Mais comme rien n'a encore été fait en Décembre 2002, Genesi à entreprend un procès à l'encontre d'Amiga Inc. pour non respect de contrat et le gagnera... sans que cela ne change grand chose.
Le développement de MorphOS représente 12 ans d'efforts pour passer d'un système 68k à un système cent pour cent PowerPC, et tout ceci n'est toujours pas fini. En effet, la version 1.4.5 est sortie en Avril 2005, quelques mises à jour sont apparues par la suite (notamment la sortie des bibliothèques 3D compatibles OpenGL). Ambient, le bureau de MorphOS évolue rapidement et ses évolutions sont visibles puisque ceux possédant le SDK de MorphOS peuvent compiler une version récente quand ils le veulent.
La version 2.0 de MorphOS se fait attendre depuis Avril 2005 donc mais promet de nous réserver des changements pour le moins intéressant avec l'intégration de la 3D dans l'interface graphique (layers 3D), ajout d'une pile TCP/IP, et plein d'autres bonnes choses. Bref, on attend depuis un moment et on espère que cette attente ne sera vaine.
Le Pegasos.
La carte-mère de cette machine a été intégralement conçue par bPlan, avec toutefois le northbridge Articia S de Mai. Présentée la première fois à Cologne 2001 en version ATX, avec les premiers prototypes micro-ATX à côtés, cette machine va attendre Juin 2002 pour voir sa production rentrer dans une phase de plus en plus importante. C'est en Août que la phase de BetaTester I commence et permet à n'importe qui de l'acheter à certaines conditions (envoyer des rapports de bugs deux fois par semaine, signé un contrat de non-divulgation...).
C'est également le moment que choisit Thendic pour faire de nombreuses apparitions dans le monde Amiga, notamment à la Slach 4 (à Bordeaux en Août), où LorD repart avec un Pegasos gratuit sous le bras, Pegasos qu'il aura gagné à un concours de dessin. Ensuite, ils sont présents à l'Alchimie II et à l'A-Expo organisés conjointement à Tain l'Hermitage en Septembre. On y trouve alors une dizaine de Pegasos en libre essai, avec présentation sur écran géant de la bête. On retrouve ensuite un représentant de Thendic à la LamersParty (organisé par votre serviteur) en Octobre, pour une présentation de plus d'une heure de la machine et de l'OS. Thendic parcourt ensuite toute l'Europe, puisqu'on les retrouve aussi en Belgique, en Pologne, en Norvège... et en Angleterre pour le World of Amiga d'Octobre.
Malheureusement pour bPlan, ils découvrent des bugs à l'intérieur du northbridge ArticiaS qui empêchent l'utilisation au mieux de la machine. Gerald Carda (ingénieur et chef du développement du Pegasos) part alors aux USA chez Mai en Novembre pour essayer de corriger ces bugs. Une seule solution semble envisageable, un correctif matériel qui sera alors nommé April (car sans April, pas de Mai ^o^).
Cependant, de nouveaux bugs sont découverts dans l'ArticiaS qui obligent à faire un nouveau patch correctif qui remplace l'April, l'April II. Toute la nouvelle production qui a alors lieu en Mars 2003 en est équipée. De plus, la possibilité de passer au G4 sur son Pegasos semble fortement compromis, suite aux nombreux bugs de l'ArticiaS qui apparaissent avec la hausse de la fréquence du CPU. Pour finir, on apprend à cette même période que Mai ne veut plus fournir son chipset ArticiaS car ils reconnaissent enfin que ce dernier est buggué et ils ne peuvent vendre un produit buggué. Malgré cela, Genesi arrive à acheter les 400 derniers northbridges de Mai qui seront patchés grâce à l'April II.
Genesi signe des contrats pour des développements de machines à base de Pegasos, dont un STB (Set Top Box, machine pour surfer sur le net et qui se branche sur une TV), un décodeur TNT (pour la télévision numérique avec une première production de 125.OOO unités), sans oublier le Psylent (serveur domestique silencieux) et l'Eclipsis (version de poche du Pegasos). Aucune de ces machines ne verra le jour à ma connaissance...
En Mars, la production du Pegasos reprend dans une ambiance un peu tendue, car se sont les derniers Pegasos sous cette forme, et il faudra désormais attendre jusqu'à Septembre pour voir les nouveaux Pegasos, nommés Pegasos II, qui auront un nouveau northbridge (un Marvell II) et de nouvelles caractéristiques dont trois ports ethernet gigabit, de la DDRam et du G4. De plus, une offre de passage du Pegasos I au Pegasos II est proposée pour 200 euro HT. Les 400 derniers Pegasos I, et bien April II, sont donc produits et envoyés aux revendeurs fin Mars.
Mi-avril, une nouvelle annonce nous apprend que le module G4 sera disponible début Juillet pour le Pegasos I. Il s'agira du même module que pour le Pegasos II. On pourra donc garder son module G4 pour le Pegasos II.
Genesi enchaîne les salons et est également présent au CeBIT Australien qui se déroule le 6 et 8 mai à Sidney. Dernière nouvelle fracassante, Bill Buck révèle les prix du Pegasos II et les dates de disponibilité des cartes mères et des processeurs G4 pour le Pegasos I. L'upgrade du Pegasos I au Pegasos II (tout en changeant de processeur) est fixé à 200 euro HT (soit 240 euro de chez nous, en comptant la TVA). Le Pegasos II sera disponible en deux versions, soit G3 à 299 euro HT (ou 358 euro en France), soit G4 à 499 euro (ou 597 euro, toujours en France). Ce nouvel ordinateur semble axé plus grand public que le Pegasos I puisqu'il sera fourni avec Morphos (logique), Linux (normal aussi), un T-Shirt (pour faire un pied de nez à Amiga Inc. ?, comprenne qui pourra) et un pack de logiciels. Bref, le nouveau Pegasos semble se parer de ses plus beaux atours pour convoiter les nouveaux venus, mais ce n'est pas fini pour le Pegasos I.
En effet, il sera possible d'upgrader son Pegasos I en lui donnant un G4, et cela dès juillet. Mais finalement, cette posssibilité sera simplement annulée faute aux nombreux soucis rencontrés avec les prototypes.
Le Pegasos II prévu pour Septembre n'arrivera finalement qu'à la fin de l'année et les premiers possesseurs devront renvoyer leur carte-mère suite à un problème de firmware qui empêche tout simplement la machine de démarrer si vous faites une fausse manoeuvre. Finalement, le Pegasos II se trouve assez facilement à partir du début de l'année 2004 auprès des revendeurs spécialisés (APS pour la France notamment, Relec pour la Suisse, Vesalia pour l'Allemagne, etc.). La production est en dent de scie tout au cours de la période 2004-2006, et on (enfin je) suspecte des soucis financiers du côté de Genesi même si ces derniers signe des accords avec Freescale (anciennement Motorola).
Pour preuve, les mises à jours Pegasos I vers Pegasos II précédemment proposées ne seront honorées que très tardivement en France (pour les autres pays, on n'en sait pas grand chose), jetant le doute une fois de plus sur les capacités financières de Genesi et sur les dires de BBRV. Cependant, bien que s'opérant finalement en Juillet 2005 (un an et demi après la sortie effective du Pegasos II), Genesi offrira la possibilité à ceux voulant faire cette mise à jour de conserver leur Pegasos I pour 100 Euros de plus, c'est à dire qu'ils ont eu droit à une carte-mère Pegasos II avec processeur G4 pour 300 Euros, geste qui faut saluer, même s'il fut tardif. Fin 2006, le Pegasos n'est plus produit, faute aux nouvelles directives européennes ROHS notamment, et puis la machine commençait également à accuser son âge du point de vue technologique.
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/me vous a raconté la suite de l'Histoire de l'Amiga, qui s'écrit encore aujourd'hui.
Billet posté le 16 Février 2008
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