Alors qu'Electronic Arts lorgnait sur le studio de développement Digital Illusions CE depuis fin 2004, le développeur suédois (à qui l'on doit les mythiques Pinball Dreams, Pinball Fantasies, Pinball Illusions ou bien encore RalliSport Challenge 1 & 2 et la série des Battlefield)
passa sous l'égide de l'ogre américain en Octobre 2006.
On aurait pu craindre le pire, penser qu'EA allait limiter les choix du
développeur et le cantonner à faire des suites à répétition de ses
meilleures ventes, mais non. Le nouveau PDG d'EA arrivé en Février 2007, John Riccitiello,
ne voyait pas, et ne voit toujours pas d'ailleurs, les choses sous cet
angle, il poussa donc à la création de nouvelles IPs. C'est ainsi
qu'arrivèrent en 2008 deux nouvelles "franchises" : Dead Space et, celle
qui va nous intéresser aujourd'hui, Mirror's Edge.EA a donc laissé carte blanche à DICE. De ce fait, les suèdois se sont lâchés et nous ont pondu une FPR (First Personal Runner voire un FPJ pour First Personal Jumper), un jeu de plate-forme avec une vue à la première personne, une première justement. Et il fallait oser ! Premières impressions : c'est joli, ça bouge bien et la sensation d'être le personnage, Faith en l'occurence, est vraiment bien retranscrite avec la vue (on voit uniquement les bras et les jambes de l'héroïne) mais aussi avec les effets et surtout avec les sons (le souffle de Faith, le bruit du vent qui siffle dans nos oreilles, etc.). Mais voyons ce que cache réellement Faith dans son sac de messagère (traduction de runner utilisée dans le jeu).
Tout d'abord, la jouabilité est bonne voire très bonne et on contrôle parfaitement notre "runneuse" et les mouvements de base sont simples mais efficaces tout en restant variés :
L1
pour les actions en hauteur (saut, passage par dessus des
grillages/balustrades/tuyaux, marcher sur les murs) et L2 pour les
actions dites basses (glissade, s'accroupir) que l'on peut conjuguer
avec la touche d'action située sur R2 qui permet de faire des coups lors
des combats au corps à corps (ou de tirer quand on possède une arme);
R1 vous permet de faire des demi-tours éclair même lors d'un "wall walk",
permettant ainsi de faire un saut à 90° bien pratique même s'il n'est
pas toujours évident à maîtriser; Faith a le pouvoir de "ralentir" le
temps (avec la touche carré), le truc à la mode depuis un moment,
pratique pour désarmer les ennemis avec la touche triangle et pratique
pour parfaire ses sauts millimétrés. Avec cet ensemble de touches, vous
voilà prêt à affronter les toits de la ville, mais pas seulement, afin
de transmettre des messages, mais pas seulement, mais aussi vous prendre
pour un yamakazi, mais pas seulement.Je dis "mais pas seulement" parce que DICE a eu la mauvaise idée de ne pas limiter le jeu à ça. Voulant sans doute être un petit peu conventionnel, et voulant peut-être profiter de l'expérience acquise dans la série Battlefield,
le
jeu passe aussi par des phases de FPS (même si elles ne sont pas
obligatoires) et des phases de slalom entre les balles et entre les
flics présents sur les niveaux... Maheureusement, ceux-ci gâchent un
partie du plaisir de la découverte des niveaux, vous forçant à "rusher"
et à trouver une issue le plus rapidement possible alors que, pour moi
en tout cas, la force de ME repose sur ses phases de franchissement et
d'escalade. Bien sûr, un peu de pression n'a jamais fait de mal mais il
aurait sans doute été plus judicieux de la mettre différemment, même si
après coup et une fois les chemins identifiés, les gardes/flics ne
gênent plus tant que ça (par contre, les snipers sont quand même bien
lourds...).Malgré ça, DICE a réussi son pari et a fait un jeu de plate-forme avec vue à la première personne réellement jouissif même si le "dead & retry" (littéralement "meurs et recommence") est vraiment très présent (nous voilà de retour avec la sensation de sauts millimétrés de l'époque des jeux de plate-forme où tout se jouait au pixel, mention spéciale à Heart of Darkness ^.^), ce qui s'avère plus qu'énervant quand on n'y arrive pas et que l'on bloque sur un
Parlons maintenant de l'histoire, qui est plutôt anecdotique : Dans une ville où la majorité des habitants a choisi l'ordre et la paix au détriment de la liberté, vous incarnez Faith, une messagère faisant partie d'une organisation qui transporte des messages à l'insu des forces de l'ordre, permettant au contre-pouvoir de continuer à fonctionner. Mais le meurtre du futur candidat à la mairie va tout changer puisqu'on accuse votre soeur du meurtre et l'on vous désigne comme complice. Faith va alors essayer de savoir le pourquoi du comment de la chose. La trame de l'histoire se laisse suivre, même si le scénario est plus un prétexte qu'autre chose, par contre la fin est décevante et surtout vite amenée, vraiment dommage. Les "missions" quant à elles vous sont présentées sous forme de dessins animés assez sobres pour ne pas dire sommaires. Bien que n'attirant pas l'oeil, ils se laissent regarder. Par contre, la synchronisation labiale de la VF est désastreuse et gâche ces petits moments qui auraient pu être plaisant... Enfin, la durée de vie de ME, souvent décriée, ne m'a pas gêné plus que ça même si je n'aurais pas été contre un ou deux "épisodes" de plus (les chapitres/niveaux dans ME sont appelés épisodes, c'est pas de ma faute), parce que plus on joue et plus on maîtrise le perso et plus on a envie de faire des passages d'anthologie ^.^
Encore plus de Mirror's Edge : Le jeu Mirror's Edge 2D (jeu gratuit et vraiment sympa, cf la dernière image de ce billet)
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/me a vraiment bien "trippé". Un jeu qui donnerait presque envie de voir Yamakazi, presque... ^.^
Billet posté le 16 Mars 2009
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