Aujourd'hui, je fais un peu les fonds de tiroir et je vous tire de mon chapeau ce test qui a été écrit en Mai 2006. Je ne sais plus trop pourquoi je l'avais écrit (mis à part que je l'avais mis sur mon vieux forum qui prend la poussière et sur le forum de Virtual Dreams), mais la lecture aujourd'hui du billet de ShinobiOfGaming intitulé "Fahrenheit, ou comment le JV français m'a tué" m'a donné envie de partager avec vous ces vieilles impressions ! Séquence nostalgie ^.^
Après avoir lu un petit article décrivant le déroulement d'une scène de "Fahrenheit" dans le dernier hors-série de Mad Movies (de l'époque), je me suis décidé à me procurer ce jeu. Après avoir quelque peu tourné dans les magasins de ma pauvre petite ville (Vesoul), j'ai finalement trouvé en occasion une version PS2 de ce jeu. Rentré chez moi, j'insère la galette pour l'installer via mon HDAdvance, histoire de ne pas connaître les temps de chargement qui ont l'air assez longuet (d'après ce que j'avais lu ici et là). Perdu, le jeu s'installe bien, se lance mais bloque après avoir choisi le mode d'affichage. Après recherche, ça le fait chez tout le monde. Bon, pas grave, je vais jouer via le DVD.
Qu'est-ce que c'est ?
D'après son créateur, David Cage (ci-dessous dans le tutoriel de "Fahrenheit" car c'est lui qui vous explique comment jouer), aussi connu pour son studio Quantic Dream avec lequel il a développé "Nomad Soul" et le prochain et prometteur, enfin
pour
moi, "Heavy Rain", ce jeu devait être le renouveau du jeu d'aventure.
Avec un scénario hollywoodien, des doubleurs hollywoodiens et une mise
en scène hollywoodienne, le jeu arrive à se démarquer. Tout commence
alors que vous êtes dans les toilettes d'un restaurant à New-York, en
train de vous scarifiez les avant-bras. Vous vous levez, et allez tuer
un gars qui pissait par là. Après le meurtre, vous reprenez vos esprits
et vous rendez compte de ce qui vient de se passer... Que faire ? Vous
ne pouvez pas vous rendre à la police qui vous emprisonnerait
directement... Il ne reste qu'à trouver le pourquoi du comment. Donc,
d'un côté, vous incarnez Lucas Kane, tueur qui ne l'est pas vraiment et
qui cherche la vérité. De l'autre, vous incarnez deux flics qui essayent
de coincer Kane et se rendent compte, au cours de l'enquête que quelque
chose cloche... Voilà pour le côté scénario et mise en bouche.Alors ?
Au départ, on se prend au jeu, c'est le cas de le dire, et on reste ébahi devant les diverses possibilités offertes par le jeu rien que dans la première scène qui permet de se sortir de la situation de diverses manières. Impressionnant ! Et là, on se dit que le jeu est bien parti pour être étonnant. Et il l'est, mais pas sur la longueur... malheureusement. En effet, le phénomène s'essoufle assez vite et on a l'impression finalement d'avoir un jeu assez linéaire, ce qui s'avérera vrai lors de la deuxième partie... dommage donc. En effet, vos
différentes
actions ne vous amènent jamais à changer le scénario en profondeur,
seul quelques dialogues diffèrent, ou bien quelques minuscules scènes
apparaissent, ou non. Et là, on se dit que par rapport à "Shadow of
Memories" de Konami, on recule un peu. Les deux sont assez
similaires d'ailleurs, même si le jeu des petits gars de Quantic Dream
est moins contemplatif, ce qui n'est pas un mal d'ailleurs. Mais les
deux se veulent toutefois des "films interactifs". Quand on compare les deux titres, "Fahrenheit" a un avantage indéniable, sans doute aidé par sa sortie plus tardive : une réalisation cinématographique indéniable, avec de nombreux travellings, angles de caméra audacieux, split screen à la "24 heures chrono" et d'autres astuces que les cinéphiles repéreront sans soucis. Mais là où le bas blesse, c'est que "Shadow of Memories" permet de nombreux embranchements scénaristiques que l'on ne retrouve pas dans "Fahrenheit"... Et ça, ça casse pas mal le truc et tue aussi la durée de vie, surtout au niveau "rejouabilité" (la fameuse "replay value").
Le jeu en lui même.
Vous incarnez à la fois le meurtrier et les policiers qui mènent l'enquête. La mise en scène des différentes
actions
permet de ne pas tout connaître à l'avance. Par exemple, quand on
planque un truc, on ne sait pas forcément où, ce qui nous laisse le
loisir de fouiller un peu quand, par la suite, on incarne les policiers.
Cependant, si jamais vous ne trouvez pas un indice tout de suite, où si
jamais vous ne faites pas la bonne action au bon moment, le jeu vous
guidera par la suite pour éviter le "retour rapide" (qui remplace le
célèbre game over et qui vous renvoye à votre dernière
sauvegarde). En effet, si vous n'effectuez pas une action "primordiale",
le jeu continue et vous laisse une échappatoire : soit un personnage
non joueur vous amène un indice qui vous a échappé, soit vous pourrez
effectuer une action permettant de rattraper celle que vous n'avez pas
faite. Sympa, car cela permet au jeu de conserver sa vitesse de
déroulement, mais cela montre que finalement vous êtes sur des rails...De plus, ici point d'inventaire même si le jeu ressemble à un jeu d'aventure. Les actions possibles, qui sont très variées d'ailleurs, s'affichent en haut de l'écran et sont effectués lors du déplacement du stick droit dans une certaine direction. Basique mais cela permet également de bien se sentir dans le jeu. Au niveau des dialogues, ils sont faits aussi de manière à vous immerger dans le jeu, puisque vous participez aux dialogues mais avec un temps restreint et vous ne connaissez que l'idée principale de la phrase ou de la question de votre personnage. Et contrairement à un jeu d'aventure classique, vous pouvez rater des parties de dialogues si vous ne choississez pas les bonnes idées. Pas d'inquiétude, le jeu se poursuivra quand même mais vous perdrez quelques informations au passage, que vous découvrirez ou non plus tard.
Reste
les "Quick time event" (repris de "Shenmue") et qui rythment les phases
d'actions du jeu. Contrairement au reste du jeu qui fait tout pour vous
immerger, là, vous vous retrouvez avec deux cercles de couleurs devant
les yeux et l'action se déroule en arrière plan. Le soucis, c'est que
vous ne voyez pas vraiment l'action, mais vous vous focalisez sur les
cercles qui vous invite à faire "haut, bas, gauche ou droite" avec les
deux sticks analogiques de la manette. De plus, ces scènes durent assez
longtemps et sont toujours identiques dans leur déroulement. Il y aurait
peut-être fallu faire des mini-jeux avec une jouabilité différente pour
chacune des scènes, afin d'éviter la répétition. Les phases d'actions
sont également ponctuées, quelques fois, de passage physique ou de
passage où vous devez aider Carla (la policière) à respirer. Les
premières se jouent comme un Track&Field en bourrinant
alternativement les touches L1 et R1, et les secondes en alternant les
mêmes boutons mais de manière beaucoup plus posée.Finalement ?
La grosse première moitié du jeu est très intéressante, que cela soit scénaristiquement ou encore à jouer, en plus, on a droit à quelques
passages
sympathiques (sans doute aidé par le fait que le jeu soit interdit au
moins de 16 ans). Mais, vient ensuite la succession de chapitres rapides
qui ne sont là que pour placer le scénario et dont l'intérêt ludique
est bien moindre. Mais finalement, ma première partie a été très
intéressante et j'ai adoré ce jeu.Cependant, il fallait bien un cependant, le jeu perd tout son charme quand on le rejoue, puisqu'on se rend compte que la liberté que l'on croyait avoir n'est qu'illusoire. Quoi que vous fassiez, la trame reste la même et ceci casse tout...
Niveau graphisme, le moteur tient la route sans non plus être au summum, même si je donnerais une mention spéciale aux visages des personnages et aux diverses animations qui sentent bon la motion-capture.
Niveau musique et voix, c'est la classe, avec des musiques de Monsieur Badalamenti
(compositeur de musiques de films) ou des musiques connues des années
80. De plus, les voix françaises sont très bonnes même si l'on perd la
synchronisation labiale. On retrouve les voix françaises de Keanu
Reeves, de Will Smith ou encore d'Angelina Jolie (pour les principaux
personnages). Bref, ça fait plaisir à entendre.Pour en finir, je dirais que ce jeu vaut la peine d'être joué et j'espère sincérement qu'on aura prochainement un "Fahrenheit" avec une fin un peu moins "baclée" (NDMoi-même : sans doute "Heavy Rain") et avec différentes trames, ce qui lui apporterait ce petit plus qui lui fait cruellement défaut.
PS : Comme vous pouvez le constater, ce test ne comporte pas de note. À l'époque, je m'étais abstenu d'en mettre et je ne me voyais pas en mettre une à posteriori. De plus, cela fait quelques temps que le principe de note, avec son côté scolaire et de classement (un jeu ayant 7 étant forcément meilleur qu'un jeu ayant 6), ne me paraît plus valable. Voici donc le début d'une nouvelle ère pour ce "blog" ! ^.^
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/me se referait bien une partie de "Fahrenheit", sans doute avant la sortie de "Heavy Rain".
Billet posté le 11 Août 2009

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